La nuit remue (Ed. Gallimard - 1967)
Le
Malheur siffla ses petits et me désigna.
« C'est lui, leur
dit-il, ne le lâchez plus. »
Et ils ne me lâchèrent plus.
Le Malheur siffla ses petits.
« C'est lui, leur
dit-il, ne le lâchez plus. »
Et ils ne m'ont plus lâché.
Retour Danielle
Retour
textes
Retour Memoire
Retour Sommaire
En
vérité, quand je dis :
« Grand et fort.
« Ainsi va le mort.
« Quel est le
vivant,
« Qui en ferait
autant ? »
Le mort, c'est moi.
En vérité, quand je dis :
« Ne mettez pas les
parents dans votre jeu,
« Il n'y a pas de
place pour eux,
« Et la femme qui a
enfanté a été jusqu'au bout de ses forces,
« Il ne faut pas lui
en demander plus,
« Et ne faites pas
tant d'histoires,
« Le malheur c'est
tout à fait naturel »,
En vérité, la femme ce n'est pas moi.
C'est moi le bon chemin qui ne fait rebrousser personne.
C'est moi le bon poignard qui fait deux partout où il passe.
C'est moi qui...
Ce sont les autres qui ne pas...
Retour Danielle
Retour
textes
Retour Memoire
Retour Sommaire
Quand
vous me verrez,
Allez,
ce n'est pas moi.
Dans les grains de sable,
Dans les grains des grains,
Dans la farine invisible de l'air,
Dans un grand vide qui se nourrit comme du sang
C'est là que je vis.
Oh ! Je n'ai pas à me vanter : Petit !
petit !
Et si l'on me tenait,
On ferait de moi ce qu'on voudrait.
Retour Danielle
Retour
textes
Retour Memoire
Retour Sommaire
Maj 05/05/2004