Olivier
Larronde
Rien
voilà l'ordre
Mon
armure enflammée, si je me désaltère,
A ce fleuve d'absence, il irrigue ma terre
D'angoisse - où je me vois comme un dragon sans feu
Sans arme,sans éclat,
mais reposant ses yeux.
Ma
bouche
est-ce trahir le silence des voiles
Que donner forme au souffle à la mort nous poussant
Comme, battant des nuits, ma paupière en sa toile
Livre un trésor de gel en perles de néant ?
Non : tout s'est asservi dans l'ouvrage du gel
Exercé dans l'éclat de la perle profonde
Tu parles diaphane en armant sur l'autel
Du vide les cristaux de neige où il se fonde.
Sur les degrés de l'air à mes noces de mante
La somptueuse fange a trempé tes vigueurs
Forgeron ! C'est nommer cette mort qui l'aimante
D'arracher un silence au Cancer de mon cur.
Mes souffles m'enfleront, enchaînés, jusqu'au port
Où poignant en éclats toute une aube acérée,
Le torrent de ton bras où se lave la mort
Meurtrir l'ombre de chair de mon ombre atterrée.
Les
soirs sont plus humains au foyer de mémoire
Où le vieux crépuscule est une lente histoire
Que la nuit de ce soir écoute à la fenêtre
Attentive d'entrer, sans pâlir puis renaître,
Dans la tiédeur ardente du passé
Les
jours ne s'en vont pas longtemps
Mais nous laissent leur poids qui pense.
Mon hiver sert en plat d'argent
Aux jours en grappes de vacances
Sans poids sans ombre, leur ballade
Dévêtit sur mon sol maussade
L'ombre changeante, ou devenir,
Qui s'y répand comme le sang
Interrogeable d'un présent.
Beaux nus dans le soleil mémoire
Volez ou plongez !
nous traitant
De passeurs et de passe-temps
Vers l'ambroisie de notre histoire.
- Allez-vous-en ! pas pour longtemps.
L'essence
triste
Consommera ton cur
Et la flamme si bleue
Se nourrit des vapeurs
Pour ta mort.
Le phénix et le ramier (extrait)
Tant
s'aimaient que leur double amour
Etait le Un dans son essence ;
Deux distincts, nulle division :
Le nombre s'éteint dans l'amour
[...]
La mort est l'aire du phénix ;
Et du ramier le sein loyal
se repose en éternité,
Laissant nulle postérité :
Ce ne fut leur infirmité
Mais, épousée, la chasteté.
Le Vrai peut sembler, non plus être ;
Se vanter la Beauté, ce n'est plus elle ;
Ensevelis le Vrai, le Beau.
Devant cette urne se rejoignent
Ceux qui sont vrais, ceux qui sont beaux ;
Un soupir de prière pour ces oiseaux morts
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Maj 30/09/2004