Grimoire pour le temps présent ( Claire PELLETIER )

Qu'as-tu fait de la mer,

Des étoiles et du ciel ?

Caresses-tu, de tes yeux,

Le visage des cieux ?

Qu'as-tu fait de la terre,

Des montagnes, du soleil,

Des secrets délicieux,

De l'enfance des dieux ?

Que fait-on du bonheur,

Des rires de nos amants,

Et du sel de nos larmes,

Quand nous prenons les armes ?

Quand nous prenons les armes,

Les armes

Du milieu de nos ventres,

Viennent l'amour et l'enfant,

Est-ce que l'espoir chante

Dans nos rêves hésitants ?

Mais où s'en vont les heures

Au sablier du temps ?

Dans nos mains, de la peur

Pauvre est le temps présent

Reste-t-il une mémoire

Dans les fanges du temps ?

Que fait-on de l'histoire

Des plaisirs du printemps ?

Des plaisirs du printemps

Du printemps

Où est la vérité,

Quand il pleut des mensonges ?

Qui va te consoler,

Si le vrai est un songe ?

Et ta langue fragile,

Peut-elle dire sa misère ,

Petit peuple docile ,

Prisonnier de l'hiver ?

Où s'en vont nos promesses ?

Où s'en vont nos tristesses ?

S'il te plaît, tiens ma main,

Ecoutons nos chagrins,

Ecoutons nos chagrins

Nos chagrins

Où s'en vont nos caresses,

L'alchimie des tendresses ?

S'il te plaît, prends ma main,

Redeviens musicien,

Le grimoire du temps,

Hieroglyphe d'enfant,

Le grimoire du temps,

Mystère du présent,

Le grimoire du temps,

Mystère du présent

Le grimoire du temps,

Mystère du présent

Mystère du présent

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Les deux amants ( Claire PELLETIER )

Mon père ne peut se consoler,

Ma mère est morte et enterrée,

Mon père ne veut pas me marier,

De la peine, veut me protéger,

Et moi, j'habite près d'un faubourg,

Je chante mon manque d'amour,

A ma prière ne soit pas sourd,

La vie est brève et le temps court

Il me donnera à celui

Qui, d'une main, d'une seule poigne,

Me portera sur la montagne,

Juste avant l'heure du midi,

Mais mon amant est si petit,

Et comment vaincre les plus gaillards ?

Oh ! mon amour, c'est un défi,

Je vois la peur dans ton regard

L'amour est seul et nous aussi,

Mais que c'est beau quand on oublie,

L'amour est seul et nous aussi,

Mais que c'est beau quand on oublie

Je t'offrirai, moi je le jure,

Une fiole à mette à ta ceinture,

A la mi-pente, tu pourras boire,

Car dans ce filtre est notre espoir,

Mais le désir était si grand

Au coeur, au corps de son amant,

En oublia de s'arrêter,

Il grimpa jusqu'à s'épuiser

L'amour est seul et nous aussi,

Mais que c'est beau quand on oublie,

L'amour est seul et nous aussi

Mais que c'est beau quand on oublie

Quand son père arriva là-haut,

Il trouva deux corps enlacés,

Et tout près d'eux, deux grands oiseaux

Qui se sont très vite envolés,

Si vous allez en Normandie,

Vous trouverez un prieuré,

Au coeur même de cette abbaye,

Deux amants dorment sur un lit

L'amour est seul et nous aussi,

Mais que c'est beau quand on oublie,

L'amour est seul et nous aussi,

Mais que c'est beau quand on oublie

Mais que c'est beau quand on oublie

Mais que c'est beau quand on oublie

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Maj 23/02/2004