Comme dans les dessins de Folon ( Vincent Delerm - Yves Duteil )
Comme dans les dessins de Folon,
Ceux qu'on aimait quittent la terre,
Le corps lourd et l'âme légère,
Un peu plus graves à l'horizon
Dans leur pardessus de béton,
Ceux qu'on aimait nagent en silence,
Dans le temps sage de l'absence,
Comme dans les dessins de Folon
On pourrait presque les toucher,
De l'autre côté du papier,
Fantômes gris des jours de peine,
En long cortège de semaines
A rêver loin dans leur lumière,
On pourrait presque enfin se taire
Comme dans les dessins de Folon,
Il y a du rose et du vert pâle,
Et des souvenirs bleu d'opale
Dans un champ vide de coton
Commme des bulles de savon,
Prisonniers de la transparence,
Ceux qu'on aimait doucement dansent,
Comme dans les dessins de Folon
On pourrait presque s'envoler
Dans la lenteur de leur passé,
Frôler d'un long battement d'ailes
L'exil sans fin qui les appelle
A rêver loin dans leur mystère,
On pourrait presque enfin se perdre,
Comme dans les dessins de Folon,
Ceux qu'on aimait nagent à l'envers,
Oiseaux de l'eau, poissons de l'air,
Perdent le fil de nos saisons
Dans la brume de leur prison,
Ceux qu'on aimait toujours s'effacent,
Derrière les voiles de l'espace,
Comme dans les dessins de Folon
Un jour on voudra leur parler,
De l'autre côté du papier,
On rêvera d'aubes plus pâles,
D'éternité couleur d'opale
Un jour on se laissera faire,
On glissera dans leur lumière
Comme dans les dessins de Folon
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Comme une bouffée de chagrin,
Ton visage ne dit plus rien,
Je t'appelle, tu ne viens pas,
Ton absence est entrée chez moi,
C'est un grand vide au fond de moi,
Tout ce bonheur qui n'est plus là,
Si tu savais, quand il est tard,
Comme je m'ennuie de ton regard
C'est le revers de ton amour,
La vie qui pèse un peu plus lourd,
Comme une marée de silence,
Qui prend ta place et qui s'avance,
C'est ma main sur le téléphone,
Maintenant qu'il n'y a plus personne,
Ta photo sur la cheminée,
Qui dit que tout est terminé
Tu nous disais qu'on serait grands,
Mais je découvre maintenant
Que chacun porte sur son dos
Tout son chemin comme un fardeau,
Les souvenirs de mon enfance,
Les épreuves, les espérances,
Et cette fleur qui s'épanouit sous le silence
Ton absence
Je dors, blotti dans ton sourire,
Entre le passé, l'avenir,
Et le présent qui me retient
De te rejoindre un beau matin,
Dans ce voyage sans retour,
Je t'ai offert tout mon amour,
Même en s'usant l'âme et le corps,
On peut aimer bien plus encore,
Bien sûr, là-haut, de quelque part,
Tu dois m'entendre ou bien me voir,
Mais se parler, c'était plus tendre,
On pouvait encore se comprendre
Mon enfance a pâli, déjà,
Ce sont des gestes d'autrefois,
Sur des films et sur des photos,
Tu es partie tellement trop tôt
Je suis resté sur le chemin
Avec ma vie entre les mains,
A ne plus savoir comment faire
Pour avancer vers la lumière,
Il ne me reste au long des jours,
En souvenir de ton amour,
Que cette fleur qui s'épanouit sous le silence
Ton absence
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Les mots qu'on a pas dits ( Yves Duteil )
Dans le fond des tiroirs y'a des chansons qui dorment,
Et des mots que jamais on n'a dits à personne,
Qui auraient pu changer le cours d'une existence,
Mais qui ont préféré rester dans le silence
Des phrases emprisonnées dans des yeux qui s'appellent,
Et que pas un baiser ne referme ou ne scelle,
Jamais tous ces mots-là ne sombrent dans l'oubli,
Ils se changent en regrets, en souvenirs transis
Mais les cendres du feu des mots qu'on a pas dits
Jamais ne sont vraiment éteintes ou refroidies,
Elles se consument encore au coeur de nos mémoires,
En réchauffant nos nuits d'une lueur d'espoir
Comme du temps qui dort,
Au fond du sablier,
Mais que l'on garde encore
Pour ne pas l'oublier
La nuit dans les miroirs y'a des mots qui s'allument,
Et qui refont parfois la gloire ou la fortune,
Avec tous les regards qu'on a pas su saisir,
Et les amours fanés qui semblent refleurir
Alors dans les miroirs y'a des mots qui résonnent
Comme un destin tout neuf qui ne sert à personne,
Et l'on caresse encore les espoirs de bonheurs
Qui ressemblent aux prénoms que l'on connaît par coeur
Aux lettres enrubannées que l'on a pas reçues
Mais qu'on relit cent fois pourtant la nuit venue,
A tous ces mots d'amour restés dans l'encrier,
Mais qu'on a plus personne à qui pouvoir crier
Dans le fond des tiroirs y'a des larmes qui sèchent,
Un portrait du passé qui s'écorne ou s'ébrèche,
Et la vie doucement referme de ses plis
Ces chemins qui s'ouvraient mais qu'on a pas suivis
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Qu'y-a-t-il après ? ( Yves Duteil )
Qu'y-a-t-il après
Quand nos âmes ont disparu,
Quand nos coeurs ne battent plus
Près de ceux qu'on aime ?
Si nos souvenirs se diluent dans l'infini,
Qu'en est-il de nos amours et nos amis ?
Quand je m'en irai
Pour ailleurs ou pour après,
J'aurai si peur de n'y trouver que des regrets
Je cherche déjà les chemins d'éternité
Qui pourront guider mes pas pour te trouver
Qu'advient-il de nous,
Quand nos yeux se sont fermés
Sur tous ceux qu'on va laisser
Terminer nos rêves ?
Au bout du chemin, si le temps n'existe pas,
Où s'en vont tous les visages d'autrefois ?
Quand je m'en irai,
Pour toujours ou pour jamais,
Je voudrais tant te dire encore que je t'aimais
Si les mots sont parfois trop lourds au fond du coeur,
Les silences ont la couleur de nos secrets
Il me reste encore tant de larmes et tant de rires,
Tant de choses à découvrir,
De bonheurs à vivre
S'il fallait partir, moi, mon ciel ou mon enfer,
Ce serait de te chercher dans l'univers
Qu'y-a-t-il après
Quand nos âmes ont disparu,
Quand nos coeurs ne battent plus
Près de ceux qu'on aime ?
Si nos souvenirs se diluent dans l'infini,
Qu'en est-il de nos amours et nos amis ?
Quand je m'en irai
Pour ailleurs ou pour après,
J'aurai si peur de n'y trouver que des regrets
Et je sais déjà les chemins d'éternité
Qui pourront guider mes pas pour te trouver
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Maj 03/07/2004