C'est l'idée qu'on s'en fait ( Georges CHELON )

Déjà le temps arrive,

Où l'on commenc' à s' poser

Des questions sur la rive

Sur laquelle on doit s'échouer,

Est-ce-que c'est une plage ?

Est-ce qu'il y a des rochers ?

Dès qu'on sort de la cage

Est-on de nouveau prisonnier ?

Est-ce qu'il y a des anges

Qui virevoltent dans l'azur,

Un homme à barbe blanche

Une clé d'or à la ceinture,

Comme une odeur de soufre

Qui s'échappe d'un cratère,

Des diables qui vous poussent

Avec leurs fourches en enfer ?

On passe tout son temps à se l'imaginer,

Ce n'sera ni plus ni moins que l'idée qu'on s'en fait,

Pour autant que la vie soit une réalité,

Comme on fait sa mort, on se couche pour l'éternité

Tu ne croyais en rien et rien n'est arrivé,

Tu t'attendais à tout et tu l'as rencontrée,

Pour autant que la mort soit une réalité,

Ce n'sera ni plus ni moins que l'idée qu'on s'en fait,

Y en a pour tous les goûts,

Y en a pour toutes les chapelles,

Depuis que le monde est monde,

On compte les dieux à la pelle,

Chacun a ses enfants,

L'un après l'autre, il les appellent

C'est bête que la vie soit finie

Et la mort éternelle

Bien sûr il y a les élus

Qui vont retrouver ceux qu'ils aiment,

Et ceux qui sont punis,

Et qui seront privés d'éden,

Et puis les imbéciles

Qui se sont trompés de dieu,

Ils ont vécu pour rien,

Et c'est tant pis pour eux

On passe tout son temps à se l'imaginer,

Ce n'sera ni plus ni moins que l'idée qu'on s'en fait,

Pour autant que la vie soit une réalité,

Comme on fait sa mort, on se couche pour l'éternité

Tu ne croyais en rien et rien n'est arrivé,

Tu t'attendais à tout et tu l'as rencontrée,

Pour autant que la mort soit une réalité,

Ce n'sera ni plus ni moins que l'idée qu'on s'en fait,

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Maj 02/03/2004