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A mourir pour mourir ( Barbara )

A mourir pour mourir,

Je choisis l’âge tendre,

Et partir pour partir,

Je ne veux pas attendre,

Je ne veux pas attendre

 

J’aime mieux m’en aller

Du temps que je suis belle,

Qu’on ne me voit jamais

Fanée sous ma dentelle,

Fanée sous ma dentelle

 

Et ne venez pas me dire

Qu’il est trop tôt pour mourir,

Avec vos aubes plus claires

Vous pouvez vous faire lanlaire

 

J’ai vu l’or et la pluie

Sur les forêts d’automne,

Les jardins alanguis,

La vague qui se cogne,

La vague qui se cogne

 

Et je sais, sur mon cou,

La main nue qui se pose,

Et j’ai su, à genoux,

La beauté d’une rose,

La beauté d’une rose.

 

Et, tant mieux s’il y en a

Qui, les yeux pleins de lumière,

Ont préféré les combats

Pour aller se faire lanlaire

 

Au jardin du bon dieu

Ça n’a plus d’importance

Qu’on s’y couche, amoureux

Ou tombé pour la France,

Ou tombé pour la France

 

Il est d’autres combats

Que le feu des mitrailles,

On ne se blesse pas

Qu’à vos champs de bataille,

Qu’à vos champs de bataille

 

Et ne comptez pas sur moi,

S’il faut soulager mes frères,

Et, pour mes frères, ça ira,

J’ai fait ce que j’ai pu faire

 

Si c’est peu, si c’est rien,

Qu’ils décident eux-mêmes,

Je n’espère plus rien,

Mais, je m’en vais sereine,

Mais, je m’en vais sereine

 

Sur un long voilier noir,

La mort pour équipage,

Demain, c’est l’au revoir,

Je quitte vos rivages,

Je quitte vos rivages

 

Car, mourir pour mourir,

Je ne veux pas attendre,

Et, partir pour partir,

Je choisis l’âge tendre.

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Attendez que ma joie revienne ( Barbara )

Attendez que ma joie revienne,

Et que se meurt le souvenir

De cet amour de tant de peine

Qui n’en finit pas de mourir.

 

Avant de me dire je t’aime,

Avant que je puisse vous le dire,

Attendez que ma joie revienne,

Qu’au matin je puisse sourire

 

Laissez-moi, le chagrin m’emporte,

Et je vogue sur mon délire,

Laissez-moi, ouvrez cette porte,

Laissez-moi, je vais revenir

 

J’attendrai que ma joie revienne,

Et que soit mort le souvenir

De cet amour de tant de peine

Pour lequel j’ai voulu mourir

 

J’attendrai que ma joie revienne,

Qu’au matin je puisse sourire,

Que le vent ai séché ma peine,

Et la nuit calmé mon délire.

 

Il est, paraît-il, un rivage

Où l’on guérit du mal d’aimer,

Les amours mortes y font naufrage,

Epaves noires du passé.

 

Si tu veux que ma joie revienne,

Qu’au matin je puisse sourire,

Vers ce pays où meurt la peine,

Je t’en prie, laisse-moi partir.

 

Il faut de mes amours anciennes

Que périsse le souvenir,

Pour que, libérée de ma chaîne,

Vers toi je puisse revenir.

 

Alors, je t’en fais la promesse,

Ensemble nous irons cueillir

Au jardin fou de la tendresse

La fleur d ‘amour qui va s’ouvrir.

 

Mais c’est trop tôt pour dire " je t’aime "

Trop tôt pour te l’entendre dire,

La voix que j’entends, c’est la sienne,

Ils sont vivants mes souvenirs.

 

Pardonne-moi, c’est lui que j’aime

Le passé ne veut pas mourir.

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C’est trop tard ( Barbara / Barbara – JJ Debout )

C'est trop tard pour verser des larmes,

Maintenant qu’ils ne sont plus là,

Trop tard, retenez vos larmes,

Trop tard, ils ne les verront pas,

Car c’est du temps de leur vivant

Qu’i l faut aimer ceux que l’on aime,

Car c’est du temps de leur vivant

Qu’il faut donner à ceux qu’on aime.

Ils sont couchés dessous la terre,

Dans leurs maisons froides et nues

Où n’entrera plus la lumière

Où plus rien ne pénètre plus

 

Que feront-ils de tant de fleurs

Maintenant qu’ils ne sont plus là

Que feront-ils de tant de fleurs

De tant de fleurs à la fois ?

Alliez-vous leur porter des roses

Du temps qu’ils étaient encore là

Alliez-vous leur porter des roses

Ils auraient préféré, je crois,

Que vous sachiez dire je t’aime

Que vous leur disiez plus souvent

Ils auraient voulu qu’on les aime

Du temps, du temps de leur vivant

 

Les voilà comme des statues

Dans le froid jardin du silence

Où les oiseaux ne chantent plus

Où plus rien n’a d’importance

Plus jamais ne verront la mer

Plus jamais le soir qui se penche

Les grandes forêts en hiver

L’automne roux dans les branches

Mais nous n’avons que des regrets

Mais nous n’avons que des remords

Mais ils ne le sauront jamais

Ils n’entendent plus, c’est trop tard,

Trop tard, trop tard…

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Dis, quand reviendras-tu ( Barbara )

Voilà combien de jours, voilà combien de nuits,

Volià combien de temps que tu es reparti,

Tu m’as dit " cette fois, c’est le dernier voyage,

Pour nos coeurs déchirés, c’est le dernier naufrage,

Au printemps, tu verras, je serai de retour,

Le printemps, c’est joli pour se parler d’amour,

Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,

Et déambulerons dans les rues de Paris "

 

Dis, quand reviendras-tu ?

Dis, au moins, le sais-tu ?

Que tout le temps qui passe ne se rattrape guère

Que tout le temps perdu

Ne se rattrape plus.

 

Le printemps s’est enfui depuis longtemps déjà

Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois,

A voir Paris si beau dans cette fin d’automne,

Soudain, je m’alanguis, je rêve, je frissonne,

Je tangue, je chavire, et, comme la rengaine,

Je vais, je viens, je vire, je tourne, je me traîne,

Ton image me hante, je te parle tout bas,

Et j’ai le mal d’amour, et j’ai le mal de toi.

 

Dis, quand reviendras-tu ?

Dis, au moins, le sais-tu ?

Que tout le temps qui passe ne se rattrape guère

Que tout le temps perdu

Ne se rattrape plus.

 

J’ai beau t’aimer encore, j’ai beau t’aimer toujours,

J’ai beau n’aimer que toi, j’ai beau t’aimer d’amour,

Si tu ne comprends pas qu’il te faut revenir,

Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs,

Je reprendrai la route, le monde m’émerveille,

J’irai me réchauffer à un autre soleil,

Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin,

Je n’ai pas la vertu des femmes de marins.

 

Dis, quand reviendras-tu ?

Dis, au moins, le sais-tu ?

Que tout le temps qui passe ne se rattrape guère

Que tout le temps perdu

Ne se rattrape plus.

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Madame (Barbara)

Pour Benoît, le fils de Nicole, parti le 21 mars 1998

Je reçois à l’instant où je rentre chez moi

Votre missive bleue, Madame,

Vingt fois je l’ai relue, mes yeux n’y croyaient pas,

Pourtant c’est écrit là, Madame,

Et de votre douleur, je me sens pénétrée,

Mais, je ne pourrai rien, Madame,

Vous savez aujourd’hui que de l’avoir perdu,

C’est lourd à supporter, Madame,

Vous demandez pardon de n’avoir pas compris

Ce qu’était notre amour, Madame,

Vous n’aviez que ce fils, vous aviez peur pour lui,

Et vous l’avez gardé, Madame,

Ne me demandez pas ce qu’a été ma vie,

Quand vous me l’avez pris, madame,

Je me suis toujours tue, ce n’est pas aujourd’hui

Que je vous le dirai, Madame,

Vous eussiez préféré, je vous retrouve là,

Qu’il fût mort en héros, Madame,

Oui, c’eût été peut-être plus noble, je vous crois,

Que de mourir d’amour, Madame,

Mais qu’il soit mort ici, ou qu’il mourût là-bas

Auriez-vous versé moins de larmes

Il en a décidé, lui seul en avait le droit

Il faut vous résigner, Madame,

C’est trop tard pour que je vous revienne

Et vous vieillirez seule, Madame,

Et ne m’en veuillez pas si je parais cruelle,

Mais je l’ai trop aimé, Madame,

Pour qu’à la fin du jour, près d’une cheminée,

Nous évoquions ensemble, Madame,

Celui que vous et moi avons adoré

Et perdu tout ensemble, Madame,

Mais le chagrin m’égare, il faut me pardonner,

J’ai mal de votre mal, Madame,

Mais que faire et que dire puisqu’il s’en est allé,

Je ne puis rien pour vous, Madame

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Le mal de vivre (Barbara)

Ça ne prévient pas quand ça arrive,

Ça vient de loin

Ça s’est traîné de rive en rive,

La gueule en coin,

Et puis, un matin au réveil

C’est presque rien,

Mais c’est là, ça vous ensommeille,

Au creux des reins

 

Le mal de vivre,

Le mal de vivre,

Qu’il faut bien vivre,

Vaille que vivre

 

On peut le mettre en bandoulière,

Ou comme un bijou, à la main,

Comme une fleur en boutonnière,

Ou juste à la pointe du sein.

C’est pas forcément la misère

C’est pas Valmy, c’est pas Verdun,

Mais, c’est les larmes aux paupières

Au jour qui meurt, au jour qui vient

 

Le mal de vivre,

Le mal de vivre,

Qu’il faut bien vivre,

Vaille que vivre

 

Qu’on soit de Rome ou d’Amérique,

Qu’on soit de Londres ou de Pékin,

Qu’ont soit d’ Egypte ou bien d’Afrique,

Ou de la porte Saint-Martin,

On fait tous la même prière,

On fait tous le même chemin

Qu’il est long quand on doit le faire,

Avec son mal au creux des reins.

 

Ils ont beau vouloir nous comprendre,

Ceux qui nous viennent les mains nues,

Nous ne voulons plus les entendre

On ne peut pas, on n’en peut plus.

Alors, seuls, dans le silence,

D’une nuit qui n’en finit plus,

Voilà que, soudain, on y pense,

A ceux qui n’en sont pas revenus

 

Du mal de vivre,

Leur mal de vivre,

Qu’ils devaient vivre,

Vaille que vivre

 

Et, sans prévenir, ça arrive,

Ça vient de loin,

Ça s’est promené de rive en rive

Le rire en coin,

Et puis, un matin, au réveil,

C’est presque rien,

Mais, c’est là, ça vous émerveille,

Au creux des reins,

 

La joie de vivre,

La joie de vivre,

Oh, viens la vivre,

La joie de vivre

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Ma plus belle histoire d’amour ( Barbara )

Du plus loin que me revienne,

L’ombre de mes amours anciennes,

Du plus loin du premier rendez-vous,

Du temps des premières peines,

Lors, j’avais quinze ans à peine,

Coeur tout blanc et griffes aux genoux,

Que ce fût, j’ étais précoce,

De tendres amours de gosse,

Ou les morsures d’un amour fou,

Du plus loin qu’il m’en souvienne,

Si, depuis, j’ai dit " je t’aime ",

Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous.

 

C’est vrai, je ne fus pas sage,

Et j’ai tourné bien des pages,

Sans les lire, blanches, et puis, rien dessus,

C’est vrai, je ne fus pas sage,

Et mes guerriers de passage,

A peine vus, déjà disparus,

Mais, à travers leurs visages,

C’était déjà votre image,

C’était vous déjà, et le coeur nu,

Je refaisais mes bagages

Et poursuivais mon mirage,

Ma blus belle histoire d’amour, c’est vous.

 

Sur la longue route qui menait vers vous,

 Sur la longue route, j’allais, le coeur fou,

Le vent de décembre me gelait au cou,

Qu’importait décembre, si c’était pour vous.

 

Elle fut longue, la route,

Mais, je l’ai faite, la route,

Celle-là qui menait jusqu’à vous,

Et je ne suis pas parjure,

Si, ce soir, je vous jure,

Que, pour vous, je l’eus faite à genoux,

Il en eut fallu bien d’autres,

Que quelques mauvais apôtres,

Que l’hiver et la neige à mon cou,

Pour que je perde patience,

Et j’ai calmé ma violence ,

Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous.

 

Mais, tant d’hivers et d’automnes,

De nuits, de jours, et personne,

Vous n’étiez jamais au rendez-vous,

Et, de vous, perdant courage,

Soudain, me prenait la rage,

Mon dieu, que j’avais besoin de vous,

Que le diable vous emporte,

D’autres m’ont ouvert la porte,

Heureuse, je m’en allais loin de vous,

Oui, je vous fus infidèle,

Mais vous revenais quand même,

Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous.

 

J’ai pleuré mes larmes,

Mais, qu’il me fût doux,

Oh, qu’il me fût doux,

Ce premier sourire de vous,

Et pour une larme qui venait vers vous,

J’ai pleuré d’amour, vous souvenez-vous ?

 

Ce fût un soir, en septembre,

Vous étiez venu m’attendre,

Ici même, vous en souvenez-vous ?

A vous regarder sourire,

A vous aimer sans rien dire,

C’est là que j’ai compris, tout à coup,

J’avais fini mon voyage,

Et j’ai posé mes bagages,

Vous étiez venu au rendez-vous,

Qu’importe ce qu’on peut en dire,

Je tenais à vous le dire...

 Ce soir, je vous remercie de vous,

Qu’importe ce qu’on peut en dire,

Je suis venu pour vous dire,

Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous.

 

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Nantes (Barbara)

Il pleut sur Nantes

Donne-moi la main

Le ciel de Nantes

Rend mon cœur chagrin

 

Un matin comme celui-là,

Il y a juste un an déjà,

La ville avait ce teint blafard,

Lorsque je sortis de la gare,

Nantes m’était alors inconnue,

Je n’y étais jamais venue.

Il avait fallu ce message,

Pour que je fasse le voyage :

" Madame, soyez au rendez-vous,

25 rue de la Grange aux Loups,

Faites vite, il y a peu d’espoir,

Il a demandé à vous voir "

 

A l’heure de sa dernière heure,

Après bien des années d’errance,

Il me revenait en plein cœur,

Son cri déchirait le silence,

Depuis qu’il s’en était allé,

Longtemps, je l’avais espéré,

Ce vagabond, ce disparu,

Voilà qu’il m’était revenu

25 rue de la Grange aux Loups,

Je m’en souviens du rendez-vous,

Et j’ai gravé dans ma mémoire,

Cette chambre au fond d’un couloir.

 

Assis près d’une cheminée,

J’ai vu quatre hommes se lever,

La lumière était froide et blanche,

Ils portaient l’habit du dimanche,

Je n’ai pas posé de questions,

A ces étranges compagnons,

J’ai rien dit, mais, à leur regard,

J’ai compris qu’il était trop tard.

Pourtant, j’étais au rendez-vous,

25, rue de la Grange aux Loups,

Mais il ne m’a jamais revue,

Il avait déjà disparu.

 

Voilà, tu la connais l’histoire,

Il était revenu un soir,

Et ce fut son dernier voyage,

Et ce fut son dernier rivage,

Il voulait avant de mourir,

Se réchauffer à mon sourire,

Mais, il mourut à la nuit même,

Sans un adieu, sans un je t’aime,

Au chemin qui longe la mer,

Couché dans le jardin des pierre,

Je veux que, tranquille, il repose,

Je l’ai couché dessous les roses,

 

Mon père, mon père.

 

Il pleut sur Nantes,

Et je me souviens,

Le ciel de Nantes,

Rend mon cœur chagrin.

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Une petite cantate (Barbara)

Une petite cantate du bout des doigts

Obsédante et maladroite monte vers toi

Une petite cantate que nous jouions autrefois

Seule, je la joue, maladroite,

Si mi la ré sol do fa

Cette petite cantate fa sol do fa

N’était pas si maladroite quand c’était toi

Les notes courraient faciles, heureuses au bout de tes doigts

Moi, j’étais là, malhabile si mi la ré si mi la ré sol do fa

 

Mais tu es partie fragile, vers l’au-delà

Et je reste malhabile, fa sol do fa

Je te revois souriante, assise à ce piano-là

Disant, bon, je joue, toi, chante,

Chante, chante la pour moi

Si mi la ré si mi la ré si sol do fa

Si mi la ré si mi la ré si sol do fa

O mon amie o ma douce, o ma si petite à moi

Mon dieu qu’elle est difficile, cette cantate sans toi

Une petite prière la la la la

Avec mon cœur pour la faire et mes dix doigts

Une petite prière mais sans un signe de croix

Qu’elle offense Dieu le père, il me le pardonnera

Si mi la ré si mi la ré si sol do fa

Si mi la ré si mi la ré si sol do fa

Les anges avec leurs trompettes la joueront, joueront pour toi

Cette petite cantate que nous jouions autrefois

Les anges avec leurs trompettes la joueront, joueront pour toi

Cette petite cantate qui monte vers toi

Cette petite cantate qui monte vers toi

Si mi la ré si mi la ré si sol do fa

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Rémusat (Barbara)

 Vous ne m’avez pas quittée

Le jour où vous êtes partie

Vous êtes à mes côtés

Depuis que vous êtes partie

Et pas un jour ne se passe

Pas une heure en vérité

Au fil du temps qui passe

Où vous n’êtes à mes côtés

Moi, j’ai quitté Rémusat

Depuis que vous êtes partie

C’était triste, Rémusat,

Depuis que vous n’étiez plus là,

Et j’ai repris ma valise,

Mes lunettes et mes chansons

Et j’ai refermé la porte

En murmurant votre nom

 

Sans bottine , sans pèlerine,

Mais avec un chagrin d’enfant

Je suis restée orpheline

Que c’est bête à quarante ans

C’est drôle, jamais, l’on ne pense

Qu’au-dessus de dix-huit ans

On peut être une orpheline

En n’étant plus une enfant

Où êtes-vous, ma nomade,

Où êtes-vous à présent ?

Avec votre âme nomade

Vous voyagez dans le temps

Et lorsque les saisons passent

Connaissez-vous le printemps

Vous qui aimiez tant la grâce

Des lilas mauves et blancs

 

Que vos étés se fleurissent

Dans votre pays là-bas

Aux senteurs odorantes

D’une fleur de mimosa

Que vos hivers se réchauffent

Au coin d’une cheminée

Que les saisons vous soient douces

Vous avez tant mérité

Vous disiez : pas une larme

Le jour où je n’y serai plus

Et c’est pour ça que je chante

Pour ça que je continue

Pourtant, quand je me fais lourde,

Oh que j’aimerais poser

Mon chagrin à votre épaule

Et ma tête sur vos genoux

Vous ne m’avez pas quittée

Depuis que vous êtes partie

Vous m’avez faite orpheline

Depuis que vous êtes partie

Et je suis une orpheline

Depuis que vous m’avez quittée.

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Le soleil noir (Barbara)

Pour ne plus jamais plus vous parler de la pluie,

Plus jamais du ciel lourd, jamais des matins gris,

Je suis sortie des brumes et je me suis enfuie,

Sous des ciels plus légers, pays de paradis,

Oh, que j’aurais voulu vous ramener, ce soir,

Des mers en furie, des musiques barbares,

Des chants heureux, des rires qui résonnent bizarres,

Et vous feraient le bruit d’un heureux tintamarre,

Des coquillages blancs et des cailloux salés,

Qui roulent sous les vagues, mille fois ramenés,

Des rouges éclatants, des soleils éclatés,

Dont le feu brûlerait d’éternels étés.

 

Mais, j’ai tout essayé,

J’ai fait semblant de croire,

Et je reviens de loin,

Et mon soleil est noir,

Mais, j’ai tout essayé,

Et vous pouvez me croire,

Je reviens fatiguée,

Et j’ai le désespoir.

 

Légère, si légère, j’allais court vêtue,

Je faisais mon affaire du premier venu,

Et c’était le repos,l’heure de nonchalance,

A bouche que veux-tu, et j’entrais dans la danse,

J’ai appris le banjo sur des airs de guitare,

J’ai frissonné du do, j’ai oublié Mozart,

Enfin, j’allais pouvoir, enfin, vous revenir,

Avec l’oeil alangui, vague de souvenirs,

Et j’étais l’ouragan et la rage de vivre,

Et j’étais le torrent et la force de vivre,

J’ai aimé, j’ai brûlé, rattrapé mon retard,

Que la vie était belle et folle mon histoire.

 

Mais la terre s’est ouverteL,

là-bas, quelque part,

Mais la terre s’est ouverte,

Et le soleil est noir,

Des hommes sont murés,

Tout là-bas, quelque part,

Des hommes sont murés,

Et c’est le désespoir.

 

J’ai conjuré le sort, j’ai recherché l’oubli,

J’ai refusé la mort, j’ai rejeté l’ennui,

Et j’ai serré les poings pour m’ordonner de croire,

Que la vie était belle, fascinant le hasard,

Qui me menait ici, ailleurs, ou autre poart,

Où la fleur était rouge, où le sable était blanc,

Où le bruit de la mer était une chanson,

Oui, le bruit de la mer était une chanson.

 

Mais un enfant est mort,

Là-bas, quelque part,

Mais un enfant est mort,

Et le soleil est noir,

J’entends le glas qui sonne,

Tout là-bas, quelque part,

J’entends le glas sonner,

Et c’est le désespoir.

 

Je ne ramène rien, je suis écartelée,

Je vous reviens ce soir, le coeur égratigné,

Car, de les regarder, de les entendre vivre,

Avec eux, j’ai eu mal, avec eux, j’étais ivre,

Je ne ramène rien, je reviens solitaire,

Du bout de ce voyage au-delà des frontières,

Est-il un coin de terre où rien ne se déchire,

Et que faut-il donc faire, pouvez-vous me le dire ?

S’il faut aller plus loin pour effacer vos larmes,

Et si je pouvais, seule, faire taire les armes,

Je jure que, demain, je reprends l’aventure,

Pour que cessent à jamais toutes ces déchirures.

 

Je veux bien essayer

Et je veux bien y croire,

Mais je suis fatiguée,

Et mon soleil est noir,

Pardon de vous le dire,

Mais je reviens ce soir,

Le coeur égratigné,

Et j’ai le désespoir,

Le coeur égratigné,

Et j’ai le désespoir,

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Maj 20/07/2003