JE VOUDRAIS QUE TU SOIS LA

(18-20 juin 2000)

Je voudrais que tu sois là

Marchant du même pas,

Nous irions sans encombre

Je voudrais que tu sois là

Le gris bleu de ton regard

Tantôt perdu dans l’au-delà

Des fois, malicieux renard

Je voudrais que tu sois là

Funambule sur une vie inquiète

Sans l’assurance naturelle

Du balancier de l’enfance

Je voudrais que tu sois là

Ma main sur ton épaule

Pour me rassurer de cette étreinte

Sentir la force de ta fragilité

Je voudrais que tu sois là

Sur l’échiquier du temps

Vierge noire ou clown blanc

Toujours aveugle du gris

Je voudrais que tu sois là

Pour gommer dans nos mains

Les lignes brisées de ta vie

Y graver l’éternité

Je voudrais que tu sois là

Te voir t’éveiller de la sieste

T’apporter un thé brûlant

Entre deux pages avalé

Je voudrais que tu sois là

Heureuse et radieuse

Inquiète et défaite

Agitée ou sereine

Je voudrais que tu sois là

Pour te prendre dans mes bras

Doucement calmer tes doutes

Pour toujours continuer notre route

Je voudrais que tu sois là

Pour entendre, encore et encore,

Tinter les étoiles dans tes yeux

Douter, incertain, le souffle de ta voix

Je voudrais que tu sois là

Amazone féroce et obstinée

Tigresse protégeant sa nichée

Enfantd’argile percée de mille épingles

Je voudrais que tu sois là

Pour peindre en rose

Les rides bleues de ton front

Laver d’eau claire l’écume amère de ton cœur

Je voudrais que tu sois là

En chair et en os,

En larmes et en cris

En rires et en sanglots

Je voudrais que tu sois là

Mieux qu’un reflet glacé de papier photo

Dans le miroir de notre passé

Mieux qu’une image de communion figée

Tu ne seras plus jamais là

Tu t’éloignes à petits pas tranquilles

Derrière la haie du chemin

Où je marche à reculons comme un intrus

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ENCORE CE SOIR, LA NUIT EST NOIRE

(29 octobre 2000)

Gris sous le ciel de cendre

Le cerisier pleure sans fin

Triste et cruel notre destin

Encore ce soir, la nuit est noire

Pas d’oubli, pas de repli, la vie,

Amère vipère qui se terre

Au fond du drame de l’âme

Et mord à chaque refrain

Quand tombe la neige d’automne,

Quand les grands vents déjà s’étonnent

Que la plainte dans l’air tourbillonne

Le manteau d’ombre m’emprisonne

Plus jamais le beau mois de mai

De septembre en décembre

Souvenirs constants des cendres

Qui couvent dans tous mes membres

Encore ce soir, la nuit est noire

Je voudrais pouvoir te revoir

Pouvoir garder un peu d’espoir

Encore ce soir, la nuit est noire

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SOLITUDE

(28 mai 2000)

Jouer pour ne pas tomber

Courir pour ne pas mourir

Fuir pour ne pas penser

Tricher avec l’avenir

Face à ton sourire figé

Dans ta quarantaine éternelle

Je vieillis, condamné

A ma peine perpétuelle

Mon cœur, mon cœur,

Pourquoi tu continues ?

Je suis fatigué,

Je n’en peux plus

Dans ta solitude, tu t’es perdue

Contre toi-même, tu avais trop de haine

Trop de mépris semé dans tes gènes

Trop de doutes, tu n’en as plus voulu

Pour toi, j’ai joué

Avec toi, combattu

Pour un peu d’espoir

Le rire dans tes yeux

Les jours radieux

Où tu voulais tout croire

Contre toi, j’ai échoué

Sans toi, abandonné

Sans un peu d’espoir

Le vide de mes yeux

Les temps affreux

De ton absence noire

A tes cendres répandues

Je pourrais me mélanger

Sans jamais, hélas, retrouver

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Maj 09/04/2003